Teinture mère orange bigarade, cédrat et citron
Il y a cinq mois, j'ai commencé à faire mes premières teintures mères. C'est à la suite de l'article de Vénézia sur la façon de fabriquer une teinture de résine d'encens que j'ai commencé à faire des recherches sur les teintures, les teintures mères. Mon objectif ou plutôt mon obsession est de parfumer des cosmétiques et peut être, quand je serais plus à l'aise, de les utiliser en guise thérapeutique (j'ai acheté dans ce but, au printemps, des pieds d'arnica, de consoude et de grande camomille qui grandissent sagement dans le jardin).
J'ai commencé par des teintures mères simples suite à une réflexion de Lolitarose et son macérat d'écorces d'orange sur le forum des Céphées (impossible de retrouver le message, je mets donc le lien des macérats de Lolitarose). Je n'ai ensuite eu qu'une idée en tête : faire un macérat d'agrumes et une teinture d'agrumes ...pour en faire des cosmétiques parfumés. Les huiles essentielles d'agrumes sont obtenues par expression des écorces et sont donc photosensibilisantes. Je réserve donc ces teintures pour l'automne et l'hiver, qui sont à base d'écorces d'agrumes.
Quand j'ai commencé mes teintures mères, nous étions mi-avril donc à la fin de la saison des agrumes. Je n'ai pas pu trouver tous les agrumes que je souhaitais à cette époque (j'attends la nouvelle saison avec impatience) et j'ai commencé à faire une teinture d'orange amère, une teinture de cédrat et une de citron.
Cet article traite, en autre, des teintures mères d'agrumes.
Vénézia coupe ses teintures avec des hydrolats mais à l'époque, je n'en avais pas les moyens. J'aurais souhaité les diluer avec de l'hydrolat de fleur d'oranger et de citron. A ce propos, lors d'une commande chez Mandriolu, l'hydrolat de citron était en rupture. Je ne sais pas si d'autres fournisseurs en fournissent.
Teinture d'orange amère :
25 g d'écorce d'orange amère (j'ai mis le zeste par erreur)
50 g d'alcool à 80 ° (dilué dans de l'eau).
La table de mouillage de Gay-Lussac indique le moyen d'obtenir de l'alcool de titre plus faible par mélange d'alcool de titre élevé et d'eau.
Cette table nous indique la masse (et non poids comme dit en généralité) d'alcool fort de titre connu à ajouter à une masse d'eau pour obtenir de l' alcool de titre volumique 30 % v/v, 40 % v/v, 50 % v/v, 60 % v/v, 70 % v/v, 80 % v/v, 90 % v/v. Cette concentration est le plus souvent exprimée en volumes (% v/v). L'habitude est restée d'utiliser le terme "degré" pour exprimer le titre alcoolique volumique d'un alcool : on parle alors d'alcool à 90 °, 60 °, 40 °...
La Pharmacopée indique que toutes les manipulations sont faites à la température de 20 ° C pour obtenir le titre réel. Si la température est différente de 20 ° C, le titre apparent doit être corrigé à l'aide de table figurant à la Pharmacopée. Les teintures que j'ai l'intention de faire sont à usage domestique pour mes propres cosmétiques. Je ne ferais donc aucune correction (je n'ai d'ailleurs pas ces tables de correction à ma disposition).
Utilisation du titre massique : (utilisation du premier tableau dans le lien)
On veut préparer 50 g d'alcool à 80° (mon exemple de teinture ci-dessus) à partir d'alcool à 90 °. La Pharmacopée donne la formule : La masse m, en grammes d'un alcool A de titre à 20 ° C donné à utiliser pour obtenir une masse X en grammes, d'un alcool B de titre alcoométrique à 20 ° C recherché est donné par la relation :
m = titre massique de l'alcool B x X
titre massique de l'alcool A
Ce qui donne :
m = titre massique de l'alcool faible x X
titre massique de l'alcool fort
La masse d'eau est donnée par la relation X- M (masse d'alcool fort)
Les explications sont tirées du livre : Travaux pratiques de préparation et de conditionnements des médicaments de Jean-Marie FONTENEAU et Philippe KLUSIEWICZ Collection Porphyre
Soit pour mon exemple : 50 x 73,48 / 85,66 = 42,89 g arrondi à 42,9 g (ma balance est à 0,1 g près) d'alcool à 90 °.
La masse d'eau à ajouter est de 50 g - 42,9 g soit 7,1 g d'eau.
Les explications peuvent paraître complexes mais une fois qu'on a pigé le truc, c'est très facile à calculer. Vous pouvez bien sûr faire vos dilutions à l'aide d'hydrolats (ça ne fera que décupler l'odeur finale).
Pour en revenir à ma teinture d'orange amère, j'ai utilisé des zestes au lieu d'écorces (je me suis trompée et je n'ai plus retrouvé d'orange amère pour en refaire). Il va sans dire que les fruits ne doivent pas être traités pour leur conservation et que l'écorce doit être lavée avant usage. Les écorces sont coupées en petits morceaux pour être le plus en contact avec l'alcool. J'ai filtré ma teinture au bout de deux semaines. L'odeur obtenue est bien présente.
Les teintures réalisées sont à conserver à l'abri de la lumière dans des flacons opaques.
Teinture de cédrat :
De la même manière, j'ai fait une teinture de cédrat.
25 g d'écorces de cédrat (me suis pas trompée cette fois)
50 g d'alcool à 80 °
Ouin, j'ai pas trouvé de flacon jaune !!!
La filtration a eu lieu au bout de 3 semaines au lieu de 2, non pour tenter d'améliorer l'odeur, mais parce que j'ai oublier mon flacon dans mon placard. L'odeur du cédrat est légère bien que présente.
Le reste du cédrat a été fait en confiture suivant la recette de Vénézia.
Teinture de citron :
25 g d'écorces de citron de Menton
50 g d'alcool à 80 °
Filtration au bout de 3 semaines, réalisée le même jour que la teinture de cédrat.
C'est zoli mais quid des citrons après la fête ?
Je souhaitais faire un article sur les citrons de Menton et sa fête mais je n'en ai plus le courage, l'article étant déjà assez long.